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Pirates

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Ce n’est qu’à la fin de l’histoire de sa vie que Tony, jeune homme issu d’une famille de forains, nous parlera des pirates de Somalie et des déchets toxiques que le tsunami a laissé sur les côtes de l’Afrique de l’ouest.

Rien dans son histoire ne le « prédestinait » à être confronté à ce drame. Issu d’une famille de forains, passionné de musique, trompettiste de jazz, il quitte les rivages de la mer du nord pour rejoindre Marseille avec l’espoir d’y exercer son art, ce qu’il fera un temps aux côtés d’Awa, la soprano sud-africaine. Il côtoie divers mondes, celui de la survie, des petits trafics, mais aussi de la bourgeoisie qui utilise ses talents de musicien pour se distraire. C’est Max Opale, ancien militaire expert en balistique qui l’introduira dans ce milieu et lui présentera Awa avec laquelle il partage sa vie. Rival mais aussi mentor, c’est Opale qui initiera Tony à la violence de nos sociétés.

Dans ce court roman à l’écriture fluide, la musique, l’opéra jazz sont à l’arrière- plan de cette fresque sociale. À travers l’amitié de deux hommes que tout sépare, à part l’amour de la musique et de la chanteuse Awa, Fabrice Loi raconte le grand mépris de l’Occident envers l’Afrique – et le scandale des déchets balancés sans égard dans les flots de l’océan Indien.

Janvier 2016

ROMANS

BOURDEAUT Olivier  –   En attendant Bojangles

ECHENOZ Jean  –   Envoyée spéciale

ERDRICH Louise  –   Le pique-nique des orphelins

FERRANTE Elena  –   Le Nouveau Nom

FLANAGAN Richard  –   La route étroite vers le Nord lointain

HALL Sarah  –   La frontière du loup

HUMBERT Fabrice  –   EDEN Utopie

KLINE Christina  –   Le train des orphelins

LADJALI Cécile   –  Illettré

LEE Harper  –  Va et poste une sentinelle

LENNOX Judith  –  Mes sœurs et moi

LOI Fabrice  –   Pirates

MORELLE Léon  –   Le ciel de la Chapelle Sixtine

TIRTIAUX Bernard  –   Noël en Décembre

TREVIDIC Marc  –   Ahlam

ROMANS POLICIERS

BARRIERE Michèle  –  Innocent breuvage

BARTLETT Alicia  –   Jimenez Personne ne veut savoir

COLETTE Sandrine  –   Il reste la poussière

PHILLIPS Jayne Anne  –   Tous les vivants, le crime de Quiet Dell

DOCUMENTS ou ESSAIS

ENDERS Giulia  –   Le charme discret de l’intestin

RENCONTRE D’AUTEURS À L’ESPACE VASARELY

Les partenaires du Prix 2016 des lecteurs d’Antony – les médiathèques Anne Fontaine et Arthur Rimbaud, la librairie La Passerelle et la Bibliothèque pour Tous – organisent une rencontre d’auteurs le samedi 6 février à 16 h à l’espace Vasarely.
Les ouvrages des auteurs invités font naturellement partie de la sélection du Prix des lecteurs. Il s’agit de :
– Didier Castino pour Après le silence  (catégorie romans français)
– Colin Niel pour Obia  (catégorie romans policiers)
– Jean Descat, traducteur de Encore d’Hakan Günday (catégorie romans étrangers).

L’Espace Vasarely est situé en centre ville, Place des Anciens combattants d’Afrique du Nord, et peut accueillir un public nombreux. N’hésitez pas !



 

PRIX 2016 DES LECTEURS D’ANTONY

prix des lecteurs Antony

15 ouvrages ont été sélectionnés par les médiathèques Anne Fontaine et Arthur Rimbaud, par la Bibliothèque pour Tous et par la librairie La Passerelle en vue du Prix des lecteurs d’Antony.
Les Antoniens pourront voter jusqu’au 27 mai à 19h dans ces 4 établissements, et  les résultats seront proclamés le samedi 28 mai à 10h 30 à la bibliothèque Anne Fontaine.

5 romans étrangers
Miniaturiste de Jessie Burton
Daroussia la Douce de Maria Matios
Intérieur nuit de Marisha Pessl
Amelia de Kimberly McCreight
Encore de Hakan Günday

5 romans français
Ce pays qui te ressemble de Tobie Nathan
Un amour impossible de Christine Angot
L’Orangeraie de Larry Tremblay
Quand le diable sortit de la salle de bain de Sophie Divry
Après le silence de Didier Castino

5 romans policiers
L’enfer de Church Street de Jake Hinkson
Prendre Lily de Marie Neuser
Les enfants de l’eau noire de Joe R. Lansdale
Obia de Colin Niel
Les Brillants de Marcus Sakey

SÉLECTION DU PRIX CBPT 2016

Le prix « Culture et Bibliothèque pour Tous » 2016 (Nos activités) sera décerné le 31 mai prochain par le réseau des Bibliothèques pour Tous  à l’un des 4 ouvrages de la sélection :

Eden Utopie de Fabrice Humbert (Ed. Gallimard)
Pirates, de Fabrice Loi (Ed. Gallimard)
L’Orangeraie, de Larry Tremblay (Ed. La Table ronde)
Il était une ville, de Thomas Reverdy (Ed. Flammarion)

L’intérêt de l’enfant

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Fiona Maye est juge aux affaires familiales. C’est une femme d’une soixantaine d’années, expérimentée et très appréciée de ses collègues et de sa hiérarchie. Un dimanche soir, alors qu’elle est de garde chez elle, Fiona doit traiter en urgence une affaire grave  : Adam Henry, un jeune homme de 17 ans et 9 mois atteint d’une leucémie, refuse par conviction religieuse de recevoir une transfusion sanguine. Ses parents et lui-même sont Témoins de Jéhovah. L’hôpital a donc saisi la justice pour tenter de sauver l’enfant, qui mourra s’il n’est pas transfusé au plus tard le mercredi.
Il se trouve que ce même dimanche, Jack, son mari, décide de la quitter après vingt ans de mariage.
Durant les trois jours précédant sa décision, Fiona s’efforce de ne pas laisser ses interrogations sur sa vie conjugale interférer avec les auditions des parents, des médecins et du jeune Adam. Mais sa décision, une fois prise, va avoir des conséquences tellement inattendues que cette femme qui maîtrisait parfaitement sa vie va peu à peu glisser dans un comportement beaucoup moins contrôlé, à la limite de l’ambigüité.

 Le titre de ce roman, L’Intérêt de l’enfant, est une référence directe à l’article 18 de la Convention internationale des droits de l’enfant, outil juridique sur lequel la juge Fiona Maye s’appuie pour rendre sa décision.
Derrière le débat juridique, ce sont des questions éthiques et philosophiques (« La société a-t-elle le droit d’empêcher quelqu’un de mourir au nom de ses convictions religieuses ? ») que Ian McEwan soulève. Mais il le fait en les insérant habilement dans la trame d’une vie quotidienne, leur donnant ainsi force et émotion jusqu’à nous faire douter de nos propres convictions. De son écriture dense et précise, il nous confronte avec nous-mêmes par une plongée inattendue dans l’intimité de la justice.

 Un livre original comme tous ceux de Ian McEwan, bref mais percutant, dont on ressort aussi ébranlé que la juge Fiona Maye.

Prix Livrentête 2015-2016

PRIX LIVREENTÊTE

La sélection des ouvrages en lice pour le Prix « LIVRENTÊTE » 2016 (voir Nos activités) vient d’avoir lieu. La Bibliothèque pour Tous d’Antony participe, avec 6 classes de maternelle et 4 classes de primaire de l’école La Fontaine, à ce prix décerné par de très jeunes lecteurs.
Les ouvrages sélectionnés sont les suivants :

Catégorie « Livres d’images » (4 – 7 ans) :
Ralf. de J. Julien (Seuil Jeunesse)
Menace orange de A. Reynolds et P. Brown (Ed.Le Genevrier)
Allez, zou ! de E. Nananikone et A. Petit (Ed. Sarbacane)
Pitchou de Sara (Ed. Rue du Monde)
Seul dans la forêt de G. Wolf, A. Anastasio et B. Shyam (Albin Michel Jeunesse).

Catégorie « Premiers romans » (8 – 10 ans)
Le baiser du mammouth de A. Dole (Actes Sud Junior)
Le voleur de sandwichs de P. Doyon et A. Marois (Ed. La Pastèque)
Tor et les gnomes de T. Lavachery (L’Ecole des loisirs)
Maman est un oiseau de A. Loyer (Ed. Bulles de savon)
Chat par-ci/chat par-là de S. Servant (Ed. du Rouergue).

VENUS d’AILLEURS

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Venus d’ailleurs est le deuxième roman de Paola Pigani. Fille d’émigrés italiens, elle passe son enfance en Charente puis s’établit à Lyon où elle campe ce très court roman sur les réfugiés – thème actuel par excellence.

En 1999, Mirko et sa sœur Simona, deux Albanais d’une vingtaine d’année, fuient leur pays déchiré par la guerre. Après bien des péripéties, ils atteignent la ville de leur choix : Lyon. Tous deux partagent la même histoire, et pourtant leur rêve de France est loin d’être semblable.
Simona trouve rapidement un travail. Elle apprend le français et surmonte les difficultés administratives tout en nouant de solides amitiés. Mirko, lui, jeune homme taciturne et solitaire, vit dans la nostalgie de son pays. Il travaille sur les chantiers, où le langage utilisé est international. La nuit,  il va crier sa rage et sa douleur en peignant des graffs dans des zones abandonnées de tous. Il y rencontre des marginaux et découvre parmi eux une jeune femme avec laquelle il essaye de tisser une histoire d’amour fragile.
Ce roman à l’écriture poétique, d’une extrême sensibilité, a un ton très juste et un style incisif pour décrire des personnages très attachants et leurs difficultés d’intégration. Dans de brefs chapitres, Paola Pigani dépeint avec délicatesse chaque nuance de l’exil, le hasard des rencontres, des portraits d’habitants finement ciselés en quelques phrases, le goût amer de la nostalgie avec en arrière-plan les beautés de la ville de Lyon.

L’auteure a eu l’idée de ce livre en rencontrant la famille d’un ami de sa fille. Le petit Kosovar de 7 ans semblait heureux alors que sur le visage des parents se lisait une douleur permanente. Une rencontre qui a ravivé pour l’auteure de nombreux souvenirs familiaux, notamment celui d’une grand-mère d’origine slovène et de ses parents, migrants de la première génération.

LIBERTALIA

Libertalia

Après la chute du Second Empire, la défaite de 70, la perte de l’Alsace- Lorraine et l’effondrement de la commune, la France se trouve dans une période critique mais très inventive : celle de l’Exposition universelle, de la construction de la tour Eiffel, de l’explosion de l’Art Nouveau….

1872 est la date butoir donnée par les Allemands aux « Optants» – ces citoyens alsaciens qui choisirent la nationalité française – pour quitter l’Alsace. Deux jeunes gens quittent donc leur Alsace natale pour se diriger, fidèles à leurs idéaux, vers la France, pays de la Liberté.
Baruch renie sa religion juive : il devient Bernard et transforme même son nom de famille pour le rendre plus français.  Alphonse, dit Fons, s’affranchit de sa famille bourgeoise pour suivre les idées libertaires de l’époque qui se répandent, notamment depuis la Commune de Paris.
Ces deux jeunes gens assoiffés de liberté essayent d’échapper à un déterminisme social très fort. Inspirés par les idéaux d’un pays mythique : Libertalia, pays en auto-gestion créé par d’anciens pirates à Madagascar, ils sont à la recherche d’une place dans la société. Grâce à ce roman, nous explorons une époque où prend fin le temps des révolutions et où nait la France d’aujourd’hui. Une époque riche industriellement et artistiquement, mais intolérante. On dénie aux Juifs (ce sera l’affaire Dreyfus) comme aux Alsaciens – dont l’accent, comme tout ce qui avait une relation quelconque avec l’Allemagne, était mal vu – le droit à la différence.

Michaël Hirsh, né en 1973, est l’auteur de cinq romans dont deux ont fait partie de la sélection du prix Fémina. Dans ce livre très court, il nous fait revivre cette période méconnue grâce à deux personnages aux idéologies soutenues. Mais la Liberté rêvée par l’époque n’est-elle pas une idole monstrueuse et creuse, un leurre en quelque sorte, qui a conduit cette époque directement à la Grande Guerre ?

L’IMPOSTEUR

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Javier CERCAS, écrivain et chroniqueur espagnol, nous présente dans son dernier livre une histoire vraie, « un roman sans fiction », dit-il.
Il nous raconte l’histoire d’Enric Marco. Héros national en Catalogne, véritable icône nationale anti-franquiste, celui-ci prétend avoir été interné dans le camp de Flossenfùrg en Bavière. En réalité, son voyage en Allemagne a été celui d’un travailleur volontaire.
C’est l’histoire d’un mensonge, mais un mensonge auquel tout le monde a cru pendant des années. L’histoire d’une extraordinaire mystification.
Octogénaire très médiatique, célèbre et adulé, Marco a donné des centaines de conférences, a été président de l’Amicale des déportés de Mathausen, a reçu des distinctions officielles, a été invité au parlement espagnol. Mais en 2105, un jeune historien scrupuleux, Benito Bermejo, révèle l’imposture : Enric Marco n’a jamais été prisonnier dans un camp de concentration.
Le scandale est énorme. Marco a réussi pendant des décennies à se faire passer pour ce qu’il n’était pas. Il a changé de nom, de ville, de métier, de femme, il s’est inventé une vie héroïque, un passé de déporté et de résistant anti-franquiste.

Pourquoi cet homme a-t-il menti ?
Pourquoi tout le monde l’a-t-il cru ?
Ce livre se présente comme une longue et difficile enquête.  » Je voulais y voir clair dans ce ramassis de mensonges », dit Cercas qui a effectué un long travail de recherche et  s’est entretenu plusieurs fois avec Enric Marco pour chercher à comprendre ce personnage complexe, incontestablement malin et séducteur.
Ce livre passionnant est également une réflexion sur l’Histoire récente de l’Espagne, sur la mémoire – forcément subjective – , sur l’amnésie collective, sur le mensonge et sur le rôle de l’écrivain qui navigue entre réalité et fiction, entremêlant le vrai et le faux.