Javier CERCAS, écrivain et chroniqueur espagnol, nous présente dans son dernier livre une histoire vraie, « un roman sans fiction », dit-il.
Il nous raconte l’histoire d’Enric Marco. Héros national en Catalogne, véritable icône nationale anti-franquiste, celui-ci prétend avoir été interné dans le camp de Flossenfùrg en Bavière. En réalité, son voyage en Allemagne a été celui d’un travailleur volontaire.
C’est l’histoire d’un mensonge, mais un mensonge auquel tout le monde a cru pendant des années. L’histoire d’une extraordinaire mystification.
Octogénaire très médiatique, célèbre et adulé, Marco a donné des centaines de conférences, a été président de l’Amicale des déportés de Mathausen, a reçu des distinctions officielles, a été invité au parlement espagnol. Mais en 2105, un jeune historien scrupuleux, Benito Bermejo, révèle l’imposture : Enric Marco n’a jamais été prisonnier dans un camp de concentration.
Le scandale est énorme. Marco a réussi pendant des décennies à se faire passer pour ce qu’il n’était pas. Il a changé de nom, de ville, de métier, de femme, il s’est inventé une vie héroïque, un passé de déporté et de résistant anti-franquiste.
Pourquoi cet homme a-t-il menti ?
Pourquoi tout le monde l’a-t-il cru ?
Ce livre se présente comme une longue et difficile enquête. » Je voulais y voir clair dans ce ramassis de mensonges », dit Cercas qui a effectué un long travail de recherche et s’est entretenu plusieurs fois avec Enric Marco pour chercher à comprendre ce personnage complexe, incontestablement malin et séducteur.
Ce livre passionnant est également une réflexion sur l’Histoire récente de l’Espagne, sur la mémoire – forcément subjective – , sur l’amnésie collective, sur le mensonge et sur le rôle de l’écrivain qui navigue entre réalité et fiction, entremêlant le vrai et le faux.