LIBERTALIA

Libertalia

Après la chute du Second Empire, la défaite de 70, la perte de l’Alsace- Lorraine et l’effondrement de la commune, la France se trouve dans une période critique mais très inventive : celle de l’Exposition universelle, de la construction de la tour Eiffel, de l’explosion de l’Art Nouveau….

1872 est la date butoir donnée par les Allemands aux « Optants» – ces citoyens alsaciens qui choisirent la nationalité française – pour quitter l’Alsace. Deux jeunes gens quittent donc leur Alsace natale pour se diriger, fidèles à leurs idéaux, vers la France, pays de la Liberté.
Baruch renie sa religion juive : il devient Bernard et transforme même son nom de famille pour le rendre plus français.  Alphonse, dit Fons, s’affranchit de sa famille bourgeoise pour suivre les idées libertaires de l’époque qui se répandent, notamment depuis la Commune de Paris.
Ces deux jeunes gens assoiffés de liberté essayent d’échapper à un déterminisme social très fort. Inspirés par les idéaux d’un pays mythique : Libertalia, pays en auto-gestion créé par d’anciens pirates à Madagascar, ils sont à la recherche d’une place dans la société. Grâce à ce roman, nous explorons une époque où prend fin le temps des révolutions et où nait la France d’aujourd’hui. Une époque riche industriellement et artistiquement, mais intolérante. On dénie aux Juifs (ce sera l’affaire Dreyfus) comme aux Alsaciens – dont l’accent, comme tout ce qui avait une relation quelconque avec l’Allemagne, était mal vu – le droit à la différence.

Michaël Hirsh, né en 1973, est l’auteur de cinq romans dont deux ont fait partie de la sélection du prix Fémina. Dans ce livre très court, il nous fait revivre cette période méconnue grâce à deux personnages aux idéologies soutenues. Mais la Liberté rêvée par l’époque n’est-elle pas une idole monstrueuse et creuse, un leurre en quelque sorte, qui a conduit cette époque directement à la Grande Guerre ?