Ifemelu et Obinze se sont connus sur les bancs du lycée de Lagos (Nigeria) et aimés dès le premier regard. De familles aisées, ils projettent de poursuivre leurs études aux Etats-Unis. Ifemelu part pour Philadelphie où elle se trouve confrontée à de nombreuses difficultés auxquelles elle n’était pas préparée, en particulier au racisme de la société américaine. Après avoir traversé bien des épreuves, Ifemelu décide de créer un blog pour briser le silence et faire comprendre ce que signifie être Noir(e) dans l’Amérique qui s’apprête à élire Barack Obama.
Après 15 ans d’exil, elle décide de rentrer au pays et de retrouver son amour de jeunesse. Elle est désormais une « Americanah », comme disent les Nigerians de ceux qui reviennent au pays après avoir émigré en Amérique.
Americanah est à la fois une belle histoire d’amour, une dénonciation des contradictions de l’Amérique d’aujourd’hui et une vision sans concession de l’Afrique.
Chimamanda Adichie nous rappelle de façon magistrale que c’est dans le regard des autres que se construit notre identité. Comment vivre lorsque l’on passe d’un pays où être métis est un privilège à un pays où être métis, et à fortiori être noir, est un handicap ? L’auteur porte un regard neuf, acéré et ironique, non seulement sur les relations entre Blancs et Noirs mais aussi sur celles des Noirs entre eux. Ainsi, même lorsqu’il vient d’un milieu aisé comme Ifemelu, un émigrant Africain se trouve coincé entre les Blancs d’une part, et les Afro-Américains – nés sur le sol américain – d’autre part. Ce qui donne lieu à des situations auxquelles l’auteur nous invite à rire plutôt que d’en pleurer.
Cette très belle œuvre romanesque, à la construction classique et à l’écriture fluide, est le 3e roman d’une jeune Nigeriane de 37 ans. Ses deux premiers romans, L’Hibiscius pourpre et L’ Autre moitié du soleil, ont reçu plusieurs prix littéraires aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Chacun de ses romans a été traduit dans une trentaine de langues.