REINE DE COEUR

 

Dans la lignée de  son roman «  Ame brisée » (Prix des Libraires 2020), Akira Mizubayashi nous entraine une fois encore dans un univers où la musique se mêle aux atrocités de la guerre. Cette fois, « Reine de Cœur » nous raconte l’histoire chaleureuse et émouvante d’un jeune couple que les hasards de la vie va réunir à la recherche de leurs grands-parents séparés par la guerre sino-japonaise de 1938.

On entre dans ce livre par une scène brutale qui imprimera son empreinte sur la vie du jeune Jun, altiste étudiant en musique au Conservatoire de Paris, qui a été contraint de regagner le Japon pour être plongé bien  malgré lui dans les atrocités de la guerre.

Bien des années plus tard, Mizuné, jeune altiste française au début de sa carrière, est troublée par la lecture d’un roman qui ressemble tant à l’histoire de ses grands-parents. ! Elle fera la connaissance d’Otto venu lui aussi du Japon et sa quête de la vérité la mènera de surprise en surprise jusqu’à ce grand-père inconnu, altiste comme elle.

Si certaines scènes nous entraînent dans les exactions commises au nom de l’Empereur par les troupes japonaises présentes en Chine, l’auteur nous livre aussi de sublimes pages sur l’interprétation de la Huitième symphonie de Chostakovitch où il décèle la prégnance de la guerre. Nous retrouvons là l’amour de la musique qu’il sait nous faire partager avec, comme fil rouge, des œuvres de Strauss et Chostakovitch.

Il y a tout dans ce beau livre, l’amour, la guerre, la transmission, thème cher à l’auteur, et, par-dessus tout la musique.