Les passagers d’un bateau accostent sur une île transformée en quartier de haute sécurité. Le fils de Paolo, professeur de philosophie, y détenu pour assassinat politique – il était d’ailleurs membre des Brigades rouges. Le mari de Luisa, une paysanne mère de cinq enfants, a assassiné son compagnon de beuverie puis le gardien d’une autre prison.
A l’issue de la visite, tous deux sont bloqués sur l’île à cause de la tempête. Durant cet isolement d’une nuit sous la surveillance de Pierfrancesco, l’un des gardiens lui aussi enfermé dans sa douleur, le destin de ces trois personnages va changer de cours. Comment comprendre ce fils, tueur froid et implacable ? Comment vivre au village lorsqu’on est la femme de l’assassin ? Comment dire à son épouse que la colère a transformé en tortionnaire celui qui est chargé de faire appliquer la loi ? De leurs larmes libératrices, de leur douleur enfin mise en mots naîtra une belle complicité, une superbe histoire d’amour, et peut-être un nouveau départ dans la vie.
Un court roman qui nous plonge dans l’Italie des années soixante-dix, celle des « années de plomb ». De ce drame collectif, Francesca Melandri a tiré un récit dense et incisif, d’une écriture élégante.
Née à Rome en 1964, Francesca Melandri est scénariste de cinéma et télévision et réalisatrice. Eva dort, son premier roman, a obtenu de nombreux prix. Elle est la sœur de Giovanna Melandri, ministre de la Jeunesse et du Sport dans le seconde gouvernement de Romano Prodi.