L’ile des oubliés

Victoria Hislop

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L’été de ses 25 ans, la jeune Alexis débarque en Crète parce qu’elle veut comprendre l’indifférence marquée de sa mère Sophie quant à ses origines et mettre un mot sur cette discrétion qui finalement les sépare toutes les deux. Elle découvre le village de Plaka et surtout ce qui lui fait face, l’île de Spinalonga, « l’île des oubliés ». Là-bas, étaient envoyés en exil, du jour au lendemain, par peur de la contagion, séparés brutalement de leur famille, les Lépreux de Crète et de Grèce. Ils y vivaient en autonomie relative dans un semblant de village et un semblant d’économie.

Plusieurs membres de la famille d’Alexis accostèrent à Spinalonga : malades, médecin, « passeur-ravitailleur »… Toute l’histoire est là, liée à l’île. La saga familiale se déroule, deux sœurs, rivalités, haine, maladie, meurtre, destruction…
Pas étonnant qu’au final la petite Sophie se soit tue…

Au-delà du roman à rebondissements, auquel on se laisse prendre, l’île des oubliés nous replonge dans l’histoire. Ironie du sort : déportés avant l’heure, les habitants de l’île ne connurent pas l’occupation commune à la Crète voisine. Leur statut de « pestiférés » leur servant de passeport contre l’occupant nazi. Tel est fait ce roman qui, sans renoncer à la structure d’un roman qui se lit aisément, interpelle par son sujet sensible et historique et nous donne certainement envie d’en savoir un peu plus sur la dernière léproserie d’Europe fermée en 1957.