Comme elle l’avait fait dans « La part des flammes », où un drame permettait à ses héroïnes de s’émanciper, Gaëlle Nohant nous raconte ici l’histoire d’une américaine qui a tout quitté pour retrouver une liberté perdue.
Fuyant un mari devenu un marchand de sommeil prêt à tout pour s’enrichir, Eliza se réfugie à Paris avec son Rolleiflex et la photo de son fils et devient Violet. Dépouillée de toutes ressources elle doit se réinventer. Son Rolleiflex qui ne la quitte jamais lui fait découvrir la ville à travers son objectif et lui ouvre le cœur de ses modèles :
« Je photographie cette larme qui glisse sur la joue de Rosa …mes clichés sont des gifles dans la lumière crue. »
Au fil des rencontres elle trouve un job de garde d’enfants, apprivoise la ville, tisse des amitiés sincères et se laisse entraîner par une passion amoureuse qui lui révèlera bien des surprises. Mais comment vivre traquée, hantée par le souvenir de son fils ? Vingt ans plus tard, au printemps 1968, Violet revient enfin à Chicago dans une ville agitée par le mouvement des droits civiques, l’opposition à la guerre du Vietnam et l’assassinat de Martin Luther King. Forte de ses expériences, photographe reconnue, saura-t-elle reconquérir le cœur de son fils ?
D’une écriture sensible et vibrante, Gaëlle Nohant nous dévoile une héroïne en route vers la liberté et la modernité, révélation qui fait écho à celle d’une photo.