Contrairement à ce que son titre semble annoncer, Miss Islande n’est pas un livre sur les concours de beauté, bien au contraire !
Nous sommes en Islande, dans les années soixante. Dans cette île de feu et de glace, la très jolie Hekla, qui doit son prénom à un volcan, veut échapper au destin de ravissante « miss » que la société patriarcale voudrait lui imposer.
Ecrivaine et poétesse, elle quitte sa contrée natale pour prendre un chemin à contre-courant de celui auquel elle est prédestinée.
A travers Hekla, Jon John son ami homosexuel, et Isey son amie embourbée dans la solitude des tâches ménagères et maternelles mais qui essaie de s’échapper, elle aussi par l’écriture secrète de son quotidien, l’auteure pose la question du droit à être soi-même, de l’ouverture à la différence, et de la liberté de faire ses propres choix. Racisme sexisme, homophobie, sont trois thèmes que le roman évoque avec pudeur.
L’une des beautés du roman d’Olafsdottir (auteure de « Rosa Candida ») est de dessiner des portraits précis et délicats, qui incarnent sans aucune lourdeur les différents « possibles » d’une même aspiration.
L’Islande des années soixante est aussi un personnage à part entière de ce roman. Elle nous est dessinée ici avec poésie dans une langue à la précision minérale.