La fin du monde

2084 la Fin du Monde

 

Boualem SANSAL, écrivain algérien de langue française, habite l’Algérie bien que ses écrits y soient censurés en raison de sa critique du régime. Il est connu des lecteurs français essentiellement depuis la parution en 2008 du prix RTL-LIRE qu’a reçu son roman Le village de l’allemand.

 Avec 2084, il commet un conte philosophique digne de ses illustres prédécesseurs et qui lui vaudra certainement bien des inimitiés. 2084 est une référence à 1984, le roman de George Orwell. C’est le début d’un monde totalitaire régi par le religieux. Nous sommes en Abistang où l’on parle l’abilang, noms découlant d’Abi, celui qui a été choisi par Yölah pour gouverner le peuple des croyants. Il est assisté par la Juste Fraternité, association de quarante dignitaires choisis parmi les croyants les plus sûrs. Leur livre saint est le Gkabul. La vie est organisée autour de la prière et des pèlerinages. « A Yölah nous appartenons, à Abi son délégué nous obéissons » est le mantra qui régit la vie des habitants.

 Nous suivons le héros Ati, nous l’accompagnons dans son questionnement puis dans sa révolte contre ce monde sans vie et sans foi.

 La lecture de ce roman n’est pas facile car toute la première partie est une description méticuleuse de cette société, qui nous endort comme elle le fait pour ses habitants. Le lecteur est récompensé de sa ténacité quand arrive le nœud de ce roman, la résistance, les questions qui agitent les hommes depuis toujours, questions sur l’éternité, la soumission , la liberté, la foi.

 Il est récompensé, le lecteur, par cette leçon d’espoir qu’est le parcours d’Ati : le doute, la révolte puis l’espoir, lequel engendre la vie.
Un magnifique roman d’actualité éternelle.