La conquête des îles de la terre ferme

Après l’art de la guerre, prix Goncourt 2011, Alexis Jenni nous entraine dans une extraordinaire épopée : celle d’Hernan Cortez et de sa découverte d’un continent et d’un empire incroyable au Mexique.
C’est par l’intermédiaire de Juan de Luna, personnage qui fait partie des conquistadors, qu’Alexis Jenni, dans un style fluide et coloré, va nous la raconter.

Au soir de sa vie, cherchant à comprendre ce qui s’est passé, Juan de Luna se souvient. Jeune hidalgo pauvre d’Estrémadure, il entre au couvent mais doit en partir après s’être laissé séduire par une femme. Il se rend à Séville, où le mari de sa maitresse lui donnera le choix entre la mort et l’embarquement. Il embarque donc sur un bateau qui l’amène à Cuba où il fait la connaissance d’Hernan Cortez. En février 1519, Cortez recrute une armée de 500 hommes dont fait partie Juan, qui devient son secrétaire.

Ce récit, qui commence dans la quête de soi, le désir d’aventures et l’innocence de ce jeune hidalgo, bascule dans l’horreur avec la progression des conquistadors vêtus d’armures brillantes et accompagnés de leurs chevaux et de leurs chiens. Les exactions, les massacres – de part et d’autre – sont des faits connus mais ils sont d’autant plus violents que nous les vivons de l’intérieur.

Astucieusement construit, très bien documenté, merveilleusement écrit, rendant vivante la description de l’Espagne du XVI siècle, le péril des voyages sur mer, les combats et la vie des soudards au repos, ce livre est une réflexion lucide sur le pouvoir, la cupidité, l’humiliation et la disparition d’une civilisation. Il est aussi violent que l’a été la conquête.