BETTY

Betty Carpenter, la Petite Indienne, est née dans une baignoire, sixième de huit enfants. Sa famille vit en marge de la société car, si sa mère est blanche, son père est cherokee. Dans la petite ville de Breathed en Ohio, Betty grandit avec ses frères et sœurs, bercée par la magie  des histoires de son père. Mais les plus noirs secrets de la famille se dévoilent peu à peu. Les filles Carpenter semblent condamnées : filles, elles sont à la merci de la violence des hommes, prolétaires elles ne connaissent que des petits boulots et des fins de mois difficiles. Betty, avec son teint mat et ses cheveux noirs d’Amérindienne, est stigmatisée à l’école.
Pour affronter le monde des adultes, Betty  confie sa douleur à des pages qu’elle enfouit sous terre au fil des années. Pour qu’un jour, toutes ces histoires n’en forment plus qu’une, qu’elle pourra enfin révéler.

Tiffany Mc Daniel s’inspire de la vie de sa propre mère, Betty, pour écrire ce roman enchanteur et tragique. Elle aurait aussi pu appeler son roman Landon, du prénom du papa  de Betty. Landon  raconte des histoires fabuleuses qui font écran à la laideur du monde. Il illumine l’enfance de sa fille. C’est un écologiste, attaché à préserver faune et flore, un botaniste qui transmet à ses enfants d’ancestrales techniques de jardinage, un guérisseur par les plantes, un ébéniste talentueux. Descendant des Cherokees,  il rend sa fille fière d’être femme et fière d’être cherokee.

Betty a été écrit en 2003. Il aura fallu quinze ans à Tiffany Mc Daniel pour se faire éditer en son propre pays. Les agents littéraires faisaient la moue à la lecture des passages évoquant les traumatismes liés au viol.
Mais avant toute chose, Betty célèbre le pouvoir de l’imagination.
Ce roman comporte certes des pages noires et tragiques, mais aussi une formidable palette de lumières et d’enchantements. C’est une lecture profondément marquante.