Euphoria

euphoria

Nous sommes dans les années 30. Les anthropologues Nell Stone et son mari Schuyler Fenwick, dit Fen, étudient la vie des Tam, une tribu de Nouvelle-Guinée. Elle est américaine et a déjà acquis une notoriété certaine dans cette discipline récente qu’est l’anthropologie ; lui est Australien et entretient avec sa femme une forte rivalité professionnelle. Ils sont rejoints de temps à autre par un jeune anglais dépressif, Andrew Bankson, qui étudie une autre ethnie des rives du fleuve Sepik, les Kiona.
Tous trois aiment confronter leurs travaux, d’autant plus qu’ils ont chacun une approche différente. Nell et Fen s’intègrent à la vie quotidienne des populations qu’ils étudient – elle en notant les moindres faits dans une démarche scientifique rigoureuse, lui en s’immergeant totalement dans la culture des indigènes. À l’inverse, Bankson préconise l’observation à distance afin de ne pas fausser les résultats de leurs études.

Les failles de chacun sont exacerbées par la violence de la nature, par la maladie qui rôde et par les rituels fascinants de ces tribus. Le travail d’équipe se transforme bientôt en un triangle amoureux, jusqu’au drame final où la frontière entre les chercheurs et leurs sujets d’étude devient perméable.

De la vie de la célèbre anthropologue Margaret Mead, qui a séjourné en 1933 sur les rives du Sepik avec en compagnie de Reo Fortune et Gregory Bateson, Lily King a tiré un récit d’aventures anthropologiques à l’atmosphère envoûtante, et quelque peu dérangeant. À sa lecture, on se demande s’il y a autant de différences qu’on le prétend entre les mœurs de ces lointaines peuplades et nos comportements à nous, les Occidentaux…