Certaines n’avaient jamais vu la mer

Julie Otsuka

image006

Ce roman rend hommage à ces femmes japonaises, qui au début du XXè siècle, ont quitté leur pays, traversé l’Océan Pacifique pour gagner la côté Californienne et retrouver leurs maris japonais déjà établis en Amérique, épousés par procuration. Les maris ne ressemblent pas aux hommes sur les photos ou pour certains en beaucoup plus vieux, ce sont des paysans ou ouvriers et la plupart de ces femmes s’épuisent par d’interminables journées de travail dans les champs.

C’est l’histoire de toutes ces femmes à la fois, qui nous est racontée avec force grâce à l’emploi de la première personne du pluriel « nous » dupliqué autant de fois qu’il y a de femmes, de cas, de différences nous livrant une énumération plurielle et grands nombres de détails anodins ou symboliques, drôles ou tragiques sur leur nouvelles vies. Ce « nous » entêtant et incantatoire, déroule son rythme implacable comme une chanson à notre oreille de la traversée en bateau, l’arrivée des japonaises sur le sol américain, la naissance de leurs enfants, jusqu’à leur expulsion après l’attaque de Pearl Harbor pendant la seconde guerre mondiale qui les désignent comme les ennemis de la nation américaine.

Ce récit aux allures d’odyssée revenant sur un fait d’histoire marque l’esprit du lecteur.