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QUEL AVENIR POUR LES BIBLIOTHÈQUES POUR TOUS ?

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Table ronde sur le devenir des acteurs du livre au Congrès de l’Union Nationale Culture et Bibliothèques pour Tous. De droite à gauche : Philippe Lefait (journaliste et animateur du congrès), Colette Puynègre-Batard, (médiathèque de Bourges), Eric Fottorino et Jean-Christophe Rufin (écrivains), Héloïse d’Ormesson (éditions du même nom), Emmanuelle Beulque (éditions Sarbacane), les libraires de La Poterne et des Pages du donjon (Bourges), Carine Lauras (Notes bibliographiques) et Christophe Sibieude (Short Edition).

 « Il faut savoir changer pour rester soi-même », disait Simone de Beauvoir. Telle a été la conclusion du Congrès qui a réuni les 14 et 15 octobre 2014 à Bourges, ville où Simone de Beauvoir a enseigné, plus de 550 bibliothécaires de l’Union Nationale Culture et Bibliothèques pour Tous.

Rester soi-même, c’est pérenniser ce qui fait la force du 1er réseau de bibliothèques associatives de France, d’après sa présidente M-J. Cheverry : son implantation dans le secteur de la santé (hôpitaux et maisons de retraite), son offre littéraire axée sur les nouveautés, l’accueil personnalisé et le rôle de conseil joué par ses 6000 bénévoles, tous formés. Un rôle d’autant plus nécessaire que la multiplication des informations entraîne un manque de repères. Pour le sociologue Dominique Wolton, « les professions de re-médiation sont essentielles dans une société où tout est devenu automatisé ». Par ailleurs, comme l’a souligné Fabien Plazannet, chef de département des bibliothèques au ministère de la Culture, plus de la moitié des 36 000 communes françaises ne possèdent aucune bibliothèque ; la coexistence de plusieurs réseaux (l’un d’Etat, l’autre associatif) d’accès à la lecture n’est donc pas incompatible, mais elle dépend des collectivités locales.
Mais changer est impératif dans une société où les pratiques de lecture sont en pleine mutation. Non seulement chaque génération lit moins que la précédente au même âge, d’après le sociologue Claude Poissenot, mais le rapport des jeunes à la lecture et à l’écrit est différent de celui de leurs parents. La lecture sur écran, l’écriture de SMS, l’expression de soi sur les réseaux sociaux, la lecture de mangas constituent une culture émergeante que les bibliothèques doivent intégrer.
Le livre numérique, justement, est un des symboles de cette « lecture en mutation ». Plus personne, aujourd’hui, ne considère que le livre numérique annonce la mort du livre papier, avec lequel les enfants ont d’ailleurs une relation affective. On sait grâce au Credoc (Bruno Maresca) que 99% de ceux qui lisent sur écran lisent aussi sur papier, que les internautes vont plus souvent en bibliothèque que la moyenne des Français et que les usagers des bibliothèques utilisent Internet plus que la moyenne des Français. Ajoutez à cela que le marché des e-book ne représente en France que 3% du marché de la littérature, et vous conviendrez avec François Gèze, des éditions La Découverte, que « Le pire n’est jamais sûr ! ». Pour autant, les acteurs du livre ne peuvent pas faire comme si le livre numérique n’existait pas. L’expérimentation menée par l’Association départementale des Flandres a peut-être ouvert la voie au prêt numérique en bibliothèque dans notre réseau.

 Il reste donc à inventer la Bibliothèque pour Tous de demain. Celle où notre professionnalisme, notre dynamisme, la convivialité de nos locaux et notre adaptation aux évolutions technologiques véhiculeront une image de modernité. L’Union nationale s’est engagée à accompagner cette mutation en particulier dans le domaine de l’informatisation, de la formation continue et du numérique.
Ainsi nos bibliothèques deviendront des lieux de vie sociale, permettant notamment de lutter contre l’isolement et l’anonymat, tout autant que des espaces culturels.

OCTOBRE 2014

Romans

AVALLONE Silvia – Marina Bellezza

BUTLER Nickolas – Retour à Little Wing

GOOLRICK Robert – La chute des princes

KEN FOLLETT – Aux portes de l’éternité- Le siècle 3

MEYER Philipp – Le fils

MODIANO Patrick – Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier

MARNY Dominique – Les pêcheurs de lune

PRUDHOMME Sylvain – Les grands

PEREZ-REVERTE Arturo – La patience du franc-tireur

SELASI Taiye – Le ravissement des innocents

TRAN HUY Minh – Voyageur malgré lui

Romans policiers

KANON Joseph – Le passager D’Istanbul

MEYER Deon – Kobra

Document historique

LUCRECE Borgia – Lettres d’une vie

LE ROI DISAIT QUE J’ETAIS DIABLE

CLARA   DUPONT-MONOD

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Peu de documents historiques nous renseignent sur Aliénor d’Aquitaine dont le personnage alimente les légendes. Clara Dupont-Monod nous en offre ici un portrait non historique mais crédible : celui d’une jeune femme rebelle parce que frustrée.

Aliénor a treize ans quand elle épouse Louis VII, roi de France. Tout les oppose : elle est combattante comme ses ancêtres, il était destiné à la prêtrise. Aliénor, qui a quitté sa belle Aquitaine, se retrouve enfermée dans le palais de la Cité, près d’un époux imprégné de son passé religieux et encore sous la coupe de son mentor, l’abbé Suger. Dans sa cour de Poitiers elle a connu le luxe et le raffinement, le choc est rude de découvrir le monde austère et sévère de Louis VII. « J’ai épousé un moine », dit-elle. Le roi pourtant est amoureux de sa femme mais il ne la comprend pas. Il se lance dans une croisade à laquelle Aliénor participe pleine d’espoir de voir enfin son époux s’affirmer mais la croisade est un échec. Au retour, le divorce est prononcé aux motifs de consanguinité et d’absence d’héritier mâle .Aliénor retrouve sa liberté et deviendra ensuite, par son remariage avec Henri Plantagenêt, reine d’Angleterre mais ceci est une autre histoire.

Ce récit alternant voix féminine et voix masculine, à la fois roman historique et légende, est soutenu par un riche vocabulaire et on assiste avec intérêt à la naissance du royaume de France dans cette époque médiévale troublée.

ET RIEN D’AUTRE

JAMES  SALTER

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Merveilleux roman sur la vie d’un homme, de sa jeunesse jusqu’à l’approche de sa vieillesse.

Philip Bowman rentre aux Etats Unis à la fin de la dernière guerre mondiale pendant laquelle, marin, il a participé aux batailles contre le Japon. Son goût pour l’écriture et les hasards de la vie vont lui faire rencontrer un éditeur chez lequel il va travailler et faire une carrière brillante. Le monde de la littérature est peint par petites touches et sert de toile de fond à ce qui fera l’essentiel des préoccupations de cet homme : la recherche de l’amour sensuel et affectif. On comprend que l’auteur ait choisi de parler des temps de la vie qui va du début des émois sexuels jusqu’au temps de leur apaisement.

Regards nostalgiques sur la littérature et son devenir, regards nostalgiques sur sa vie amoureuse, ce roman merveilleusement écrit et traduit par Marc Amfreville, vous prend de la première ligne jusqu’à la dernière.

L’incolore Tsukuri Tazaki et ses années de pelerinage

Haruki  MURAKAMI

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S’éloignant du monde fantastique de la trilogie 1Q84, Haruki MURAKAMI nous offre un roman plus réaliste, à l’intrigue épurée.
Tsukuru appartient à un groupe d’amis intimes, 5 adolescents inséparables depuis le lycée. Rejeté du jour au lendemain, sans explication, il en ressent une profonde blessure qui laissera des traces indélébiles. Il se sent « incolore », vide. Des années plus tard, une amie, Sara, le pousse à partir à la recherche de ses anciens amis pour essayer de comprendre.
Un roman tout en finesse et en nuances où l’on retrouve l’atmosphère et les thèmes chers à Murakami : l’introspection, la solitude, l’amitié, l’amour, le sens de la vie, la mort, un mélange entre rêves et réalité, beaucoup de symboles et de métaphores, un style limpide…
Un très agréable moment de lecture.

UNE DERNIERE DANSE

VICTORIA   HISLOP

Dernière danse

Victoria Hislop qui avait conquis ses lecteurs en les entraînant à la découverte de « L’Ile des oubliés » en Crète, met ici l’accent sur la guerre civile espagnole à travers une saga familiale et historique.

Lorsque Sonia, une jeune anglaise, vient avec une amie à Grenade pour suivre des cours de danse, elle est loin de se douter qu’une vieille photographie va lui révéler les origines de sa propre famille et bouleverser sa vie. Elle ignore tout du passé de la ville et c’est une conversation au café El Barril qui va la plonger dans la tragique histoire de la cité et de la famille qui tenait les lieux. Nous suivons les destins des trois frères Ramirez et de leur sœur Mercedes passionnée de danse et de flamenco cette danse à la beauté sensuelle. Ils vont connaître l’exil, les bombardements, les déchirures d’une guerre civile. Mercedes se dévoue pour accompagner des enfants réfugiés en Angleterre et elle y fera sa vie, seule survivante de sa famille. Dans un style sobre et classique, une belle lecture pour faire mémoire de cette guerre civile qui ne doit pas être oubliée.

 

SEPTEMBRE 2014

Romans

BEIGBEDER – Oona & Salinger

BOSC Adrien – Constellation

CARRÈRE Emmanuel – Le Royaume

DUPONT-MONOD Clara – Le roi disait que j’étais diable

FINKELSTEIN Frederika Amalia – L’oubli

FOENKINOS David – Charlotte

JONCOUR Serge – L’écrivain national

MURAKAMI Haruki – L’incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage

D’ORMESSON Jean – Comme un chant d’espérance

VALLEJO François – Fleur et sang

WOOD Benjamin – Le complexe d’ Eden Bellwether

Biographie

BONA Dominique – Je suis fou de toi

Roman policier

COMMÈRE Hervé – Imagine le reste

JUIN 2014

Romans

BOYDEN Joseph – Le grand cercle du monde

BRASEY Edouard – La sirène d’Ouessant

DIDIERLAURENT Jean-Paul – Le liseur du 6h27

GLAVANY Jean – La mer est toujours ronde

HALTER Marek Khadija – Les femmes de l’Islam- T. 1

HISLOP Victoria – Une dernière danse

KEANE Molly – Chasse au trésor

MAJDALANI Charif – Le dernier seigneur de Marsad

MOORE Edward -Les Suprêmes

Récits

SHALMANI Abnousse – Khomeiny, Sade et moi

FIENNES William – Les oies des neiges

Roman historique

HARRIS Robert – D.

Essai

EL MAKKI Laura – Un été avec Proust

 

JUIN 2014

Romans

BOYDEN Joseph – Le grand cercle du monde

BRASEY Edouard – La sirène d’Ouessant

DIDIERLAURENT Jean-Paul -Le liseur du 6h27

GLAVANY Jean – La mer est toujours ronde

HALTER Marek Khadija , Les femmes de l’Islam- T. 1

HISLOP Victoria – Une dernière danse

KEANE Molly Chasse au trésor

MAJDALANI Charif – Le dernier seigneur de Marsad

MOORE Edward -Les Suprêmes

Récits:

SHALMANI Abnousse – Khomeiny, Sade et moi

FIENNES William – Les oies des neiges

 

Roman historique:

HARRIS Robert – D.

Essai:

EL MAKKI Laura – Un été avec Proust

 

 

LE COLLIER ROUGE

JEAN-CHRISTOPHE RUFIN

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Jean-Christophe Rufin célèbre à sa manière le centenaire de 14-18 avec son dernier roman, « Le collier rouge ». Dans une sous-préfecture du Berry, en l’été 1919, un chien ne cesse d’aboyer en direction de la prison militaire où est enfermé le soldat Morlac, son maître, un jeune paysan qui a fait la guerre dans l’armée d’Orient et qui est rentré décoré de la Légion d’Honneur.

Le juge militaire, Hughes Lantier du Grez, qui doit le juger, veut comprendre pourquoi Morlac refuse de s’excuser et fait presque tout pour être condamné et il est intrigué par « Guillaume » ce chien fidèle, couturé de cicatrices, qui a accompagné son maître jusque sur le front de l’armée d’Orient. Peu à peu le juge cernera la personnalité de ce prisonnier hors du commun et ce n’est qu’à la fin du livre que nous découvrirons, après un suspense habilement entretenu, la raison de l’emprisonnement de Morlac et le rôle réel du chien.

Les personnages sont attachants et la fidélité aveugle du chien émouvante. Un roman passionnant à découvrir sans tarder et qui confirme, mais est-ce bien nécessaire, tout le talent de Jean-Christophe Rufin.