La jeune épouse

la jeune épouse

C’est à un conte érotico-philosophique que nous convie Alessandro Baricco dans son dernier roman.

Une jeune fille de 18 ans arrive dans une famille italienne pour en épouser le fils. Celui-ci est absent. Ils se sont connus enfants et promis l’un à l’autre dès qu’ils seraient en âge de se marier.
Etrange famille que celle où arrive la jeune épouse et où elle va attendre l’arrivée de son promis. Chacun, comme dans un jeu des 7 familles, y est désigné par sa fonction – le père, la mère, le fils, la fille, l’oncle, la jeune épouse –, à l’exception de Modesto, le majordome. Chaque matin, il réveille un par un les membres de la famille par une annonce météorologique, avant de leur servir un petit déjeuner fastueux auquel ils participent selon leurs désirs ou leurs besoins, et ce jusqu’au milieu de l’après midi.

Le début de ce roman est déconcertant, et même irritant : changements de narrateur, difficulté à s’identifier aux personnages, écriture précieuse, sans parler de l’importance des scènes érotiques quoique n’étant en rien de pornographiques.
Et puis, à la page 62, l’écrivain intervient dans son roman pour dire ce qui vient de lui être reproché. Rien de tel que cette intervention pour créer une connivence entre l’auteur et son lecteur et faciliter la suite de la lecture. On se laisse alors prendre à cette histoire d’amour, d’initiation – décrite avec délicatesse –, de mort, entrecoupée par l’intervention de l’écrivain qui nous « initie » au métier d’écrivain.

Un beau roman qui mérite qu’on s’accroche un peu.