valet de pique

Andrew J. Rush est un auteur de romans policiers à succès qui publie aussi, sous le pseudonyme de « Valet de pique », des romans extrêmement violents, voire pervers. Personne, à part son éditeur, ne connaît l’identité du Valet de pique.
Jusqu’au jour où  Andrew  est accusé par une de ses voisines, une vieille femme un peu folle, d’avoir plagié ses romans à elle. Jusqu’au jour où la fille d’Andrew tombe par hasard sur un roman signé du Valet de pique, dans lequel elle reconnaît un épisode traumatisant de sa propre enfance.
Dès lors, son secret est menacé, ainsi que l’équilibre instable qu’il avait réussi à construire autour de sa double identité. Petit à petit, la personnalité inquiétante du Valet de pique tente de prendre le pouvoir sur Andrew Rush.

Sous l’apparence d’un divertissement qui démarre de façon légère, comme une parodie de thriller,  Joyce Carol Oates installe tout doucement un climat étrange, à la façon d’Edgar Poe. Avec beaucoup de subtilité, elle nous entraîne dans le marécage comme dit son personnage principal, c’est-à-dire dans les méandres de l’âme humaine. Et on retrouve ici les thèmes de prédilection de celle qui figure régulièrement parmi les lauréats du prix Nobel   : le thème du double, de l’identité flottante, de la folie. Il s’y ajoute ici une réflexion sous-jacente sur la création littéraire et sur le métier d’écrivain dont on découvre, justement, la face cachée assez peu reluisante.

C’est brillantissime, c’est drôle, surtout quand on sait que JC Oates publie, elle aussi, des romans policiers sous différents pseudonymes. Un vrai régal !